HARCELEMENT MORAL COMMIS PAR UN SALARIE PROTEGE ET DEMANDE DE REINTEGRATION

Jurisprudence
15/12/2021

HARCELEMENT MORAL COMMIS PAR UN SALARIE PROTEGE ET DEMANDE DE REINTEGRATION

En application de l’article L. 2422-1 du code du travail, le salarié protégé, dont le licenciement est nul en raison de l’annulation de l’autorisation administrative, doit être, s’il le demande, réintégré dans son emploi ou un emploi équivalent. Il en résulte que l’employeur ne peut licencier un salarié à la suite d’un licenciement pour lequel l’autorisation a été annulée que s’il a satisfait à cette obligation ou s’il justifie d’une impossibilité de réintégration. Ayant constaté que, tenu par son obligation de sécurité dont participe l’obligation de prévention du harcèlement moral, l’employeur ne pouvait pas réintégrer une salariée dès lors que celle-ci était la supérieure hiérarchique des autres salariés de l’entreprise, lesquels soutenaient avoir été victimes du harcèlement moral de cette dernière et avaient à ce propos exercé leur droit de retrait, de sorte qu’était caractérisée l’impossibilité de réintégration, la cour d’appel a légalement justifié sa décision (Cass. soc., 1er décembre 2021 n°19-25.715). La Cour de cassation consacre ainsi un nouveau cas d’impossibilité de réintégration du salarié protégé, fondé sur l’obligation de sécurité de l’employeur.