CDI INTERIMAIRE : POSSIBILITE DE REQUALIFICATION CONTRE L’ENTREPRISE UTILISATRICE

Jurisprudence
20/02/2024

CDI INTERIMAIRE : POSSIBILITE DE REQUALIFICATION CONTRE L’ENTREPRISE UTILISATRICE

Il résulte de l’article 56 de la loi n° 2015-994 du 17 août 2015 relative au dialogue social et à l’emploi et des articles L. 1251-5, L. 1251-6 et L. 1251-40 du code du travail que, lorsqu’une entreprise utilisatrice a recours à un salarié d’une entreprise de travail temporaire en violation des dispositions visées par l’article L. 1251-40, le salarié peut faire valoir auprès de l’entreprise utilisatrice les droits correspondant à un contrat à durée indéterminée prenant effet au premier jour de sa première mission irrégulière, y compris lorsqu’il a conclu avec l’entreprise de travail temporaire un contrat à durée indéterminée intérimaire. Il en résulte en outre que, nonobstant l’existence d’un contrat à durée indéterminée intérimaire, la rupture des relations contractuelles à l’expiration d’une mission à l’initiative de l’entreprise utilisatrice s’analyse, si le contrat est requalifié à son égard en contrat à durée indéterminée, en un licenciement qui ouvre droit, le cas échéant, à des indemnités de rupture.

Doit dès lors être approuvée la cour d’appel qui a énoncé que, nonobstant la signature d’un contrat à durée indéterminée intérimaire par le salarié, ce dernier pouvait solliciter, d’une part, la requalification des missions qui lui étaient confiées en contrat à durée indéterminée de droit commun à l’égard de l’entreprise utilisatrice, au motif qu’elles avaient eu pour objet ou pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de celle-ci, d’autre part, à l’égard de l’entreprise utilisatrice, par suite de cette requalification, comme de l’entreprise de travail temporaire en raison de son licenciement dans le cadre du contrat à durée indéterminée intérimaire, diverses sommes au titre des deux ruptures injustifiées, dès lors que l’objet des contrats n’est pas le même, y compris lorsque les ruptures interviennent à des périodes concomitantes après la fin d’une mission auprès de l’entreprise utilisatrice (Cass. soc., 7 février 2024 n°22-20.458).